Parce qu’il trouvait qu’il faisait beaucoup trop chaud dans sa maison construite en parpaing de sable et ciment, cet ingénieur a décidé de revenir aux fondamentaux de la construction traditionnelle africaine, que plus grand monde n’utilise aujourd’hui.
Parce que le Bénin importe 100 % des matériaux d’isolation thermique de la toiture (contreplaqué, isorel, panneaux en PVC) ce doctorant en éco-matériau à l’université d’Abomey Calavi, a décidé de mettre au point un panneau d’isolation à base de tiges de typha domengensis, plantes invasives qui prolifèrent dans les milieux lacustres (lagune, lac, fleuve, plan d’eau) et empêchent de facto les pêcheurs de travailler. Un bel exemple d’innovation doublement utile !
Pour régler un problème éternel, celui du décollement des crépis en terre, ce professeur, fondateur de la faculté des sciences en agronomie de l’université d’Abomey Calavi, a mis au point en 1983 un procédé qu’il ne cesse de perfectionner depuis. Il permet de construire des murs en terre, dans lesquels le crépis ainsi que l’appareillage automatique des briques est intégré. Les briques bi-couche en terre stabilisée et compressée sont posées grâce à un dispositif de coffrage métallique. Résultat : la finition du mur est obtenue dès son élévation. Plus besoin de crépir, ni de redessiner les briques après crépissage comme de coutume au Bénin… un gain de temps et donc d’argent inestimable !
Parce que les systèmes actuels d’irrigation photovoltaïques demandent beaucoup de maintenance liée à la présence d’équipements électroniques embarqués, cet ingénieur en génie électrique teste un nouveau dispositif qu’il a mis au point avec l’entreprise française Saurea. Il permet d’installer auprès des maraîchers, un système d’irrigation sans équipements électroniques. Cette innovation permet à la fois de réduire les charges d’exploitation, d’augmenter la durée de vie des systèmes et de réduire la perte lors de la distribution d’eau.
Au Bénin, un agronome a trouvé une alternative aux pesticides chimiques pour limiter leurs impacts néfastes sur l’environnement. Il s’est souvenu d’une pratique de ses parents : elle consiste à placer des graines de margousier dans les maisons, car il agit comme un répulsif. Il en a fait un pesticide biologique très attractif et accessible pour les agriculteurs. Cette solution est la moins chère du marché et elle offre des rendements intéressants. Elle a donc tout pour séduire les agriculteurs du Bénin et au-delà.
À travers Sèmè City, le Bénin souhaite former une nouvelle génération de talents et favoriser l’éclosion de nouveaux modèles de croissance inclusive et durable fondés sur l’« Innovation Made in Africa ». Cette zone économique spéciale entend promouvoir une économie du savoir créatrice d’emplois, de richesse et de croissance.